17 Octobre 2011
Libye - Mythe et réalité de la « révolution » libyenne (L'Orient-Le Jour, 20 octobre 2011)
« Une fois tombées Beni Oualid et Syrte, les derniers bastions pro-Kadhafi, le Conseil National de transition (CNT) pourra proclamer la complète libération de la Libye. Pour le moment, les ‘troupes pro-Kadhafi’ résistent encore à Syrte, tandis que la population, prise entre deux feux, essaie de fuir le théâtre des combats. »
Voilà ce que l’on peut lire et entendre un peu partout dans nos médias à propos du conflit qui ravage actuellement l’ouest de la Libye.
En deux phrases, cinq erreurs sont formulées.
A la décharge de ces médias, il faut admettre que le cas libyen fait figure d’exception dans ce « Printemps arabe » et s’est rapidement révélé particulièrement compliqué à analyser, comme j’ai pu m’en rendre compte, et notamment lors de ma mission à Benghazi, il y a quelques semaines, et des jours que j’ai passés, sur la ligne de front, en compagnie des combattants de la rébellion.
Et la nécessité de simplifier l’analyse pour ne pas lasser l’auditeur, le lecteur ou le téléspectateur, de plus en plus demandeur d’un fast-food de l’information qui lui permettrait de « s’informer » en quelques minutes de ce qui se passe dans le monde entier, doit certainement donner bien des cheveux blancs aux journalistes en charge de préparer les plats.
Cependant, ramener la « révolution » libyenne à un soulèvement de tout un peuple contre le régime dictatorial d’un seul homme confine à l’absurde et à la désinformation. En Libye, ainsi, j’ai rencontré une toute autre réalité que la « réalité », virtuelle, servie par la presse occidentale.
Premièrement, depuis des mois, le conflit ne s’est pas limité aux deux seules villes de Beni Oualid et Syrte. La résistance concerne également tout le sud-ouest libyen,
Lien(s) utile(s) : L'Orient - Le Jour.
Le chef de l'Etat libyen, Mouammar Kadhafi, serait décédé (20 octobre 2011) :
L'AFP a annoncé, ce 20 octobre 2011, la mort du colonel Mouammar Kadhafi, sur base d'une photographie prise au moyen d'un téléphone portable et montrant un cadavre, méconnaissable, dont le visage n'est plus qu'une masse de chaire informe (les circonstances de ce décès restent inconnues). Le CNT a déclaré reconnaître sur cette image le corps de Mouammar Kadhafi. Si la mort du dirigeant libyen devait être confirmée, il n'y aurait alors pas de procès, donc aucune révélation embarrassante, ni pour les leaders du CNT, dont plusieurs anciens ministres kadhafistes, ni pour les puissances étrangères, anciennement alliées objectives du régime et actuellement impliquées dans le renversement du gouvernement libyen. La mort de Mouammar Kadhafi ne signifierait cependant pas l'arrêt des combats : les tribus de l'ouest libyen continueront de se défendre face à l'invasion de leurs territoires par la rébellion soutenue par l'OTAN. En outre, Séif al-Islam, le fils aîné de Mouammar Kadhafi, reste à la tête de la résistance. Notons, cela étant, qu'une autre photographie avait circulé, en août 2011, annonçant alors déjà la mort du colonel Kadhafi ( photo - source image).
Ces vidéos nous sont parvenues après publication de ce qui précède :
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Et Entretien avec Pierre Piccinin : à propos du "Printemps arabe".
L'avenir de la Libye, entre chaos et islamisme (RTv - 7 septembre 2011)
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